CGT et cinéma
Exposition universelle de 1937 : la France souhaite consolider son prestige culturel en organisant une compétition internationale de films.
1938 : 6ème édition la Mostra de Venise. Sous la pression d’Hitler, deux films de propagande sont récompensés par la « Coupe Mussolini » : « Les Dieux du stade » documentaire allemand sur les Jeux Olympiques de 1936 réalisé par Leni Riefenstahl et « Luciano Serra, pilote » film italien de Goffredo Alessandrini.
Dans les membres représentant la France se trouve Philippe Erlanger, directeur de l’Association française d’action artistique. Sous le choc, avec les critiques de cinéma Émile Vuillermoz et René Jeanne, il soumet à Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire et Albert Sarraut, ministre de l’Intérieur, l’idée d’un festival international de cinéma, politiquement indépendant.
La première édition du Festival de Cannes, prévue le 1er septembre 1939, est annulée en raison de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.
1946 : il faut reconstruire le pays. Le gouvernement manque de moyens pour lancer le festival. La CGT, dont de nombreux syndiqués ont aidé à la construction du palais des festivals, va alors intervenir financièrement.
Or aujourd’hui, le rôle de la CGT dans l’histoire du festival de Cannes est remis en cause, ou du moins oublié. Ce qui est essentiel de rappeler c’est que le Festival de Cannes prend ses racines dans le Front Populaire et qu’il a traversé d’importantes luttes sociales : en mai 68, les révoltes étudiantes éclatent partout dans le pays. Plusieurs réalisateurs demandent l’interruption du festival. C’est chose faite le 19 mai. Il n’y aura pas de palmarès. Paillettes, stars et tapis rouge ne doivent pas faire oublier que Cannes reste un endroit où sont diffusés des films exigeants, à contre-courant d’une industrie cinématographique avide de tiroir-caisse.
Pour la 1ère édition, le film La bataille du rail de René Clément est récompensé du Grand Prix International de la mise en scène et du prix du jury international. Maintes fois, les jurys ont décerné la palme d’or à un cinéma dit social comme en 1999, pour le film Rosetta » des frères Dardenne. En 2006 et 2016, c’est le réalisateur britannique Ken Loach qui triomphe avec « Le vent se lève » et « Moi, Daniel Blake ». La question de la place de la femme dans le cinéma s’impose dans les œuvres présentées, les débats et prises de parole.
La CGT Spectacle fait toujours partie du comité d’administration du festival de Cannes.