DOSSIER RETRAITE

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REFORME :

Changement qu’on apporte (dans les mœurs, les lois, les institutions) afin d’en obtenir de meilleurs résultats (amélioration).

 

C’est une contre-réforme !!!

Rapport de force entre les détenteurs du capital et les travailleur·euse·s

VICTOIRE AU PROFIT DES TRAVAILLEUR·EUSE·S :

1936 :

    • Congés payées
    • Semaine de 40 heures
    • Convention collective

 

Après guerre, sous l’impulsion du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) et d’Ambroise Croizat, alors ministre du travail :

    • Assurance maladie
    • Système de retraites
    • Allocations familiales
    • Amélioration du droit du travail :
      • Comité d’entreprise
      • Médecine du travail
      • Réglementation des heures supplémentaires

 

 

Depuis 30 ans on assiste entre autre à une attaque permanente du système des retraites :
  1. 1987 : Loi Seguin : Impose que les pensions de retraites soient revalorisées sur l’inflation et non plus sur l’évolution du salaire moyen.
  2. 1993 : Réforme Balladur : Passage de 37,5 ans à 40 ans de durée d’assurance pour les salarié·es du privé, passage des 10 aux 25 meilleures années pour le calcul de la pension.
  3.  1995 : Réforme Juppé : Retrait du projet de « régime universel ». Les régimes spéciaux gardent leurs particularités grâce aux mobilisations.
  4. 2003 : Réforme Fillon : Allongement progressif de la durée de cotisation jusqu’à 41,5 ans. Application de la décote et des règles du régime général au régime de la fonction publique
  5. 2010 : Réforme Woerth : repousse l’âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 62 ans, voire 67 ans pour celles et ceux n’ayant pas atteint les 41,5 annuités
  6. 2013 : Réforme Hollande : augmentation de la durée d’assurance jusqu’à 43 ans pour la génération de 1973.
  7. 2019-2020 : Reforme Delevoye : le coup de grâce

Surtout dans la gueule le point !

Exemples de modification du taux :

  • Si le PIB réduit
  • Si + de retraité·es

CAR LA PART DU GÂTEAU NE BOUGERA PAS
LA MODIFICATION DE LA PENSION SE FERA POUR TOUT LE MONDE MÊME POUR LES ACTUEL·LES RETRAITÉ·ES

Système de point : voté chaque année et valeur réévaluée tous les 3 ans.

 

La valeur du point est de 10€ et le rendement garanti pour l’instant de ce point est de 5,5%.

ACTUELLEMENT

Système par répartition

(les actifs cotisent en direct au profit des pensionné·es )

Système collectif solidaire

Calcul basé sur la qualification

DEMAIN

Système par répartition

(les actifs cotisent en direct au profit des pensionné·es )

Système individualisé

Calcul basé sur le salaire moyen

Dans le rapport Delevoye il n’y a pas de point gratuit donc aucune compensation des inégalités professionnelles

 

Méthode de calcul : exemple pour enseignant certifié

Contre-réforme Delevoye

Calculs pour un certifié ou P.E. – 43 annuités
Salaires cumulés* pendant 43 ans 1434513.505 euros
Taux de cotisations ouvrant des droits 25.31 363075.36 euros cotisés
Valeur d’achat : 10 € 1 point = 10 euros 36307.36 points
Valeur de service : 0,55 € Valeur de service du point de 0.55 euros 19969.14 euros annuels
Retraite mensuelle BRUTE 1664.09
AVANT : PLUS DE 2800 €

En Suède le niveau des pensions a baissé, pout tout le monde, par 3 fois déjà depuis la mise en place de la retraite à points.

Y'a pas moyen de moyenner !

Les fonctionnaires seront les grand·es perdant·es du projet de salaire moyen.

 

AVANT

LA RETRAITE ÉTAIT CALCULÉE À PARTIR :

Dans le privé : des 25 meilleurs années

Dans le public : des 6 derniers mois
(en compensation d’un mauvais début de carrière)

 

APRÈS LA CONTRE-RÉFORME :

LES 43 MEILLEURES ANNÉES
pour tout le monde !

 

Jean-Michel Blanquer, notre sinistre, reconnaissait lui-même le 10 Juillet 2019 dernier (Le Canard Enchaîné) :

Ils ne sont pas très bien payé.es pendant leur carrière et, ensuite, ils se rattrapent à la retraite. Il faut faire attention à ce que la réforme ne débouche pas sur une perte trop nette de leurs revenus

 

 

Maintenant, ce sera un lissage des revenus d’une vie, un salaire moyen. Pour les carrières non plates, dont les revenus augmentent par exemple considérablement en fin de carrière (fonction publique), le manque à gagner sera énorme (cf. le tableau de l’onglet précédent).

L’histoire de décote, surcote (cf. onglet suivant) par rapport à un âge pivot ajoutée à la notion de salaire moyen créés de nouvelles formes d’inégalités pour les carrières discontinues, arrêt maladie, période de chômage et particulièrement pour les femmes malgré les pseudos compensations proposées par le gouvernement à leur égard (cf. les grandes gagnantes).

 

Aujourd’hui 40% des salarié·es du privé partent en retraite à 62 ans en situation de non emploi.
Ils·elles feront donc, dans le système de retraite proposé, parti des minima sociaux.

Ou, comment mourir au travail !

64 ans pour quelqu’unen 1967 : taux de rendement à 5,5 %

65 ans pour quelqu’un né en 1975 : donc mécaniquement, le taux de rendement passe à 5,2 à 64 ans ;

66 ans pour quelqu’un né en 1987 : donc mécaniquement, le taux de rendement passe à 4,8 à 64 ans ;

etc ;

94 ans en 2379

Contre-réforme faite pour pousser les gens à travailler plus longtemps et pour qu’ils·elles partent le plus tard possible !!!

L’antichambre de la mort arrive.

Femmes : la double peine !

Elles perdent une fois comme tout le monde mais aussi une deuxième fois en tant que femme.

En suède, 92% des femmes ont vu leur pension baissée.

 

Pourquoi ?

Basé sur l’article de Christiane Marty

 

Actuellement, constat :

  1. Inégalité déjà importante de salaires (24% tout temps de travail confondu)
  2. Les femmes prennent majoritairement encore la charge des enfants donc des arrêts d’accompagnement.
    Aujourd’hui les 2/3 des hommes sont bénéficiaires de la majoration de 10% (famille de 3 enfants et plus) parce qu’ils ont le salaire le plus élevé.
  3. 90% des 4,4 millions de personnes qui touchent la pension de réversion sont des femmes.
  4. Pensions des femmes plus faible car carrière plus courte, donc salaire plus faible.
  5. Les femmes sont les principales bénéficiaires des systèmes actuels de solidarité mais le système à point est moins solidaire
    (cf. Arrco, Agirc, la part de solidarité est de 6,9% alors qu’elle est de 23, 1 % dans le régime de base).

Ces 5 points ne feront pas l’objet d’amélioration dans le futur projet mais bien d’une régression.

 

  1. Il n’est pas envisagé d’augmentation ou d’alignement des salaires des femmes sur les salaires des hommes ce qui permettrait en soi de couvrir le déficit de 2025 dans son pronostic le plus bas (2,2%) et donc éventuellement de ne pas faire la contre-réforme.
  2. 5% de majoration par enfant sur salaire de l’homme ou de la femme ou divisé en 2, remplace les 10% pour 3 enfants en 15% mais majorations de durée d’assurance (MDA) supprimés.

Inconvénient : Privilégier la majoration pour l’homme (pension plus élevée) : Quid des divorces ?

Les femmes salariées du privé ayant un ou deux enfants verraient la majoration de 8 trimestres par enfant remplacée par une majoration de 5 % de leur pension par enfant, (tout au moins si le couple choisit de l’attribuer à la mère). Est-ce plus favorable ? Le rapport ne fournit pas de simulation.

Les mères de 3 enfants sont les plus grandes perdantes : les 15% de majoration proposé ne compenseront pas les 10% actuelles plus les MDA (24 trimestres : 6 annuités)

une femme de la génération 1946, employée, mère de 3 enfants, qui a accompli une carrière moyenne. Pour cette femme, aujourd’hui retraitée, la MDA a représenté une majoration de 13 % de sa pension. Au total, les 3 enfants lui apportent donc une majoration de pension de 10 % + 13 % = 23 %. Avec le système projeté, ils ne lui apportent qu’une majoration de 15 % : sa pension subirait donc une perte de 8 %. Sans oublier que pour le bilan global du couple, il faut ajouter la perte de la majoration de 10 % de la pension pour le père ! Ce n’est certes qu’une évaluation pour un cas particulier, mais elle est révélatrice. Le nouveau système assurerait à n’en pas douter des économies sensibles aux dépens de ces droits familiaux.

MDA : Des majorations de durée d’assurance (MDA) sont attribuées pour chaque enfant : elles représentent dans le régime général 4 trimestres pour les mères au titre de la maternité, et 4 autres trimestres pour le père ou la mère, au choix du couple, au titre de l’éducation. Ce choix doit intervenir avant les 4 ans et demi de l’enfant. Par défaut, les 4 trimestres vont aux mères. Dans la fonction publique, c’est seulement 2 trimestres par enfant qui sont attribués à la mère au titre de la maternité, complétés éventuellement par une validation de période d’interruption d’activité de l’un ou l’autre des parents, période qui peut aller jusqu’à 3 ans.

  1. La pension de réversion :

90% des bénéficiaires sont des femmes :

Modification de l’âge : seuil actuellement à partir de 55 ans dans le privé, pas de seuil défini dans le public

Pour tous, seuil passe à 62 ans (comment vivront les femmes entre 55 et 62 ans)

Droit à la réversion supprimé pour personnes divorcées (après 2025) ou remariées

70 % des droits à pension (P) cumulés du couple

L’incidence de ce mode de calcul serait particulièrement fort sur les couples ayant des pensions très proches qui verraient inexorablement leur la pension du restant réduire considérablement.

Seul véritable bénéficiaire du mode de calcul, les femmes au foyer mais on pourrait imaginer pour elle un régime spécial qui éviterait de modifier les pensions de réversions de toutes.

La réversion représente actuellement 36 milliards d’euros. Montant non négligeable et cible de choix pour projeter des économies. Ce qui est implicitement confirmé par le rapport Delevoye qui indique que la part de solidarité dans les dépenses de retraites restera stable… mais sans la réversion ! Il serait intéressant d’avoir la simulation du montant des économies qui seraient réalisées par cette réforme de la réversion… au détriment des femmes…

CGT Éduc'Action 06

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