Privé/Public inégalités sociales, difficulté scolaire!

La récente polémique liée aux déclarations de l’éphémère ministre Oudéa-Castera sur l’enseignement privé a au moins eu le mérite d’avoir remis en avant le nécessaire débat sur la place du Privé dans l’éducation.

Clairement, si la ségrégation sociale dans le système scolaire est multifactorielle avec notamment la mise en place des politiques sociales et d’urbanisme et depuis des décennies, le poids de l’enseignement privé a un poids prépondérant.

En effet, le Privé et le Public n’ont pas les mêmes moyens et n’accueillent pas le même public. La parution récente des IPS (Indice de Position Sociale) pour 2022-2023 le démontre largement, même si cet indice doit être croisé avec d’autres.

• Le Privé sous contrat (à 96 % catholique) c’est 15,2 % des enfants d’élémentaires scolarisés.

• L’indice moyen public/privé confondu est de 104,4… Mais dans le Privé il est de 114,37 alors que dans le Public il n’est que de 102,57.

• Sur les 609 écoles ayant les IPS les plus bas, une seule est privée pour 608 du Public.

• Sur les 609 écoles ayant les IPS les plus haut, 264 écoles du Privé (43 % à comparer avec les 15 % citées)…

• Sur les écoles ayant un IPS inférieur à la moyenne (Privé-Public confondus), 26 % des établissements du Privé contre 55 % des établissements du Public !

Et dans le 06…

Tout d’abord la place du Privé est moins importante que la moyenne nationale (10,3 % des élèves contre 15,2 % au niveau national).

Ensuite que si la moyenne de l’IPS du Public et supérieur à la moyenne nationale du Public/privé (un peu plus d’un point) il est bien loin de l’IPS du Privé (Plus de 18 points) classant le département dans le peloton de tête des écarts les plus importants !

Concernant l’écart entre l’établissement ayant l’IPS le plus élevé et celui le plus bas cela nous met là aussi dans le même peloton

De tout cela qu’en déduire ?

• Tout d’abord que très clairement compte-tenu de la réalité, le Public doit être une priorité pour l’attribution des moyens permettant de lutter contre les difficultés scolaires (RASED, personnel éducatif, social et de santé).

• D’autre part, que si l’existence du Privé sous contrat facilite la ségrégation scolaire, elle ne peut tout expliquer. Les politiques d’urbanisme et de non mixité sociale des quartiers en est le 2eme pilier.

• Enfin, que l’enseignement privé sous contrat doit disparaître (sans indemnités ni rachat) afin d’être nationalisé, et que ses personnels doivent être intégrés dans la Fonction publique, ce qui est par ailleurs la position de nos camarades de la CGT Éduc’Action Enseignement Privé.