La trêve des confineurs. La chronique de Zirteq

Chaque fin d'année, l'actualité politique connaît une période d’accalmie : c’est la « trêve des confiseurs » décrétée par les parlementaires au XIXe siècle, à l'époque où la troisième République était encore menacée.

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Pour ne pas se laver les mains

« Mais j’ai pas les mains sales. Non, j’ai pas les mains sales » crie un homme dans la rue alors que sévit un énième confinement et que sévissent, surtout, les agents cagoulés en uniformes oranges de la nouvelle Unité de Sûreté Intérieure. L’homme est molesté, jeté à terre, je crie « Foutez-lui la paix ! », ...

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Le saviez-vous ? La chronique de Zirtec

Il est sept heures, je m’habille, me masque chirurgical, me munit d’une attestation de déplacement, prend dans le vide-poche quelques tickets alimentaires, dans la rue, un vent glacial et noir m’anesthésie, je suis les flèches jusqu’à la boulangerie LEX, un milicien contrôle mon taux de colère, je simule, son chien me renifle l’entre-jambe, j’entre dans le magasin, commande la baguette du « Résident », ...

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Méfions-nous des applications.

Beaucoup en rêvaient. Dark Manin l’a fait. Le sinistre de l’Intérieur, qui a lancé en début de semaine, l’application « Flic and collect », dans le cadre de la loi Sécurité létale, vient en assurer le service après-vente, trois jours plus tard, dans le journal de 20H.

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Les manteaux sont des lieux de culture

Nous nous masquons, fébriles, sortons en file indienne et suivons un itinéraire précis, pavlovien, révisé depuis plusieurs jours. Il ne faut surtout pas éveiller les soupçons. Nous savons que ce matin, nous ne serons pas les seuls à rejoindre, discrètement, les bords de l’étang municipal où il faudra se croiser et faire vite, entre Ignycontaines et Ignycontains résistants, pour échanger, se passer sous les manteaux livres, disques, photographies, revues, objets, films et autres traces et témoignages de passés en voie d’extinction.

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Méfions-nous des hommes oranges. La chronique de Zirteq

Belle nouvelle dans une aube de plus en plus sécuritaire. J’ai veillé pour ça. Enfilé force cafés devant CNN. Outre-Atlantique, à des milliers de kilomètres du « cher pays de mon enfance », de la ville qui m’a vu naître, que les états d’urgence replient sur soi, racornissent, étranglent, Donald ne sera plus résident d’Amérique.

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La Chronique de Zirteq: Méfions-nous des plagiats

Je vomis toute ma bile, m’habille à la hâte, récupère clés et walkman sur le vide-poche, enclenche, surgit « Merci pour la joie » de Miossec, ajuste mon masque de circonstance, pénètre dans ma ville natale, ma Contigny-lès-Mormeilles plexiglassée, un vol de drones migrateurs tourne au-dessus de l’étang, les sirènes municipales agressent mes tympans de dérisoire Ulysse paranoïaque.

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La Chronique de Zirteq: Métro, boulot, dodo

C’est à ces vers que je pense, ce matin, en me rendant à l’école après des vacances de Touslessaints durant lesquelles, il a fallu encaisser, couvre-feu, re-confinement et assassinats barbares. Mon père me les avait lus, en plein mai 68, j’étais môme, encore un poil roux, j’avais pas tout saisi mais tous ces mots en « o » m’avaient amusé.

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Ne nous méfions pas des matins blêmes

Je n’ai pas dissipé mon blues et ma colère dans cette chanson de quatre minutes et quelques, chanson d’amour entre un homme et une femme, un père et son fils, Bono et son père, allez savoir.Sa signification est ici sans importance, c’est l’émotion, la charge émotionnelle qu’elle recèle qui importe. Cette chanson que je n’avais plus écoutée depuis longtemps, a ressurgi lors de l’hommage à Samuel Paty ...

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Méfions-nous de la verticalité

Denys, tyran de Syracuse, (431 – 367 av JC) vivait dans un château cerné d’une fosse, sous la surveillance de nombreux gardes. Denys, qui était toujours inquiet, se trouva des courtisans qui devaient le flatter et le rassurer. Parmi eux, Damoclès, roi des orfèvres, ne cessait de flagorner son maître sur la chance qu’il avait d’être le tout-puissant de Syracuse.

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